Le président Trump a déclaré ce jeudi que les Etats-Unis étaient prêts à reconnaître l’annexion du plateau du Golan par Israël, ce qui constituerait une violation directe de la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU. La Syrie et la Ligue arabe rejettent fermement cette annonce.
« Après 52 ans, il est temps pour les États-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qui revêt une importance stratégique et sécuritaire cruciale pour l’État d’Israël et la stabilité régionale », a déclaré le président américain sur Twitter.
Ces propos de Trump font suite à la décision prise la semaine dernière par le département d’État de changer sa description du plateau du Golan de « occupé par Israël » à « contrôlé par Israël ».
Le plateau du Golan syrien a été capturé illégalement par Israël à la suite de la guerre des Six-Jours en 1967 puis annexé en 1981, un acte non reconnu par la communauté internationale, qui considère toujours ces terres comme syriennes.
Netanyahou a salué la décision de Trump de reconnaître l’annexion d’Israël sur le Golan peu après l’annonce du président, « Au moment où l’Iran cherche à utiliser la Syrie comme plate-forme pour détruire Israël, le président Trump reconnaît avec audace la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan. Merci, Président Trump ».
Entre-temps, ce jeudi, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo est devenu le premier haut responsable américain à visiter le Mur des Lamentations avec un premier ministre israélien.
En novembre 2018, les Etats-Unis s’étaient opposés pour la première fois à une résolution de l’ONU demandant à Israël de mettre fin à son occupation du Golan, rompant ainsi avec sa position d’abstention qui prévalait depuis longtemps. Les précédentes administrations américaines ont toujours traité le plateau du Golan comme un territoire syrien occupé, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le gouvernement syrien et la Ligue arabe condamnent la déclaration de Trump et rejettent la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan
« La Syrie condamne fermement les déclarations irresponsables du président américain au sujet du plateau du Golan occupé. Ces déclarations confirment l’engagement aveugle des États-Unis à l’égard d’Israël », a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères.
Le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a annoncé que la Ligue soutient pleinement la souveraineté syrienne sur le plateau du Golan.
« La Ligue des États arabes soutient pleinement le droit de la Syrie à ses territoires occupés. Nous avons une position spécifique, basée sur des résolutions, sur cette question », a déclaré Aboul Gheit jeudi.
Le porte-parole a insisté sur le fait que le plateau du Golan était un territoire occupé appartenant à la Syrie en vertu du droit international et des résolutions des Nations Unies et du Conseil de sécurité de l’ONU.
« Que cela vous plaise ou non, le plateau du Golan est un territoire syrien »
Suite à l’abandon de la description du plateau du Golan de « occupé par Israël » à « contrôlé par Israël » dans un rapport du département d’Etat américain, l’ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, Martin Indyk, avait déclaré la semaine dernière : « Que cela vous plaise ou non, le plateau du Golan est un territoire syrien ».
« Israël ne peut pas les abandonner maintenant étant donné ses préoccupations légitimes en matière de sécurité. Mais reconnaître l’annexion par Israël d’un territoire qui n’est pas le sien revient à jouer avec le feu à des fins politiques partisanes. Aucun État arabe ne l’acceptera », avait-il écrit sur Twitter.
Indyk avait ajouté que « Cela contreviendrait également à l’Accord de désengagement israélo-syrien de 1974, que Netanyahou et Poutine ont récemment invoqué pour que le gouvernement syrien assume de nouveau ses responsabilités sur la frontière du Golan avec Israël ».
Il a conclu, « La reconnaissance de l’annexion du plateau du Golan par Israël serait une violation directe de la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU, dont les États-Unis sont coauteurs et qu’Israël a acceptée ».
Depuis son entrée en fonction, le président Trump a déclaré la ville de Jérusalem – dont une partie est revendiquée par les Palestiniens – capitale d’Israël, a fermé les bureaux diplomatiques de l’autorité palestinienne à Washington et a fermé le consulat des États-Unis à Jérusalem. Il a également déplacé l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.