Le Conseil démocratique syrien, qui administre les zones au nord de la Syrie, a annoncé samedi qu’il était prêt à entamer des « négociations » avec Damas concernant le nord-est du pays.
Le Conseil démocratique syrien (CDS) a confirmé qu’il était prêt à entamer des négociations avec le gouvernement syrien pour empêcher la division des territoires syriens par des « mercenaires fascistes turcs ».
« Nous avons suivi l’interview du président Bachar al-Assad hier soir. Bien que nous ne soyons pas d’accord avec bon nombre des questions qu’il a soulevées, nous avons vu dans son discours qu’il est prêt à s’engager dans un véritable processus de négociation », peut-on lire dans la déclaration.
Ces négociations, toujours selon le communiqué, devraient inclure des personnes qui ont été exclues du Comité constitutionnel syrien qui s’est réuni à Genève la semaine dernière, et dont sept Kurdes sont membres. Le Conseil démocratique syrien n’a pas participé aux discussions.
Le Conseil démocratique syrien « déclare son ouverture pour former une véritable plate-forme d’opposition syrienne qui inclut ceux qui, en dehors du CDS, en Syrie ou ailleurs, ont été exclus des processus de Genève et d’Astana ou étaient absents du Comité dit constitutionnel » afin de travailler pour « l’unité du pays et la sécurité de son territoire ».
Le Conseil a également rendu hommage aux soldats de l’armée syrienne morts dans la lutte contre l’invasion turque.
Des troupes syriennes avaient déjà été envoyées à Tal Tamr et dans les zones frontalières entre la Syrie et la Turquie à la suite d’un accord conclu le mois dernier.
Le CDS a salué l’accord conclu entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et le gouvernement syrien, qui a permis à l’armée arabe syrienne (AAS) de sécuriser la frontière en réponse à l’opération turque, débutée le 9 octobre.
Les supplétifs arabes de l’armée turque ont attaqué la ville de Tal Tamr, dans la province de Hasakah, mercredi, en prenant le contrôle d’un certain nombre de villages environnants et en déplaçant des habitants. En réponse, Damas a envoyé des renforts dans la ville jeudi, ce qui permis de reprendre les villages.
Quelques heures avant l’attaque des groupes rebelles soutenus par Ankara contre Tel Tamr, le président turc Erdogan a menacé d’étendre les frontières de la zone de sécurité qu’il prévoit d’établir dans le nord de la Syrie, où plusieurs millions de réfugiés syriens présents en Turquie doivent être réinstallés.
« Nous apporterons une réponse drastique à toute attaque venant de l’extérieur de la zone de sécurité [dans le nord de la Syrie] et nous étendrons notre zone de sécurité si nécessaire », a déclaré le président Erdogan lors d’une réunion parlementaire de son parti au pouvoir, le Parti de la Justice et du Développement (AKP) mercredi.
La Turquie a lancé son incursion terrestre dans le nord de la Syrie, l’opération « source de paix », le 9 octobre. Au moins 300 000 personnes ont été déplacées de chez elles et des dizaines de civils ont été tués au cours de l’opération toujours en cours.
Rapporté par l’agence Rudaw.