La quantité de blé réceptionnée cette année par le gouvernement syrien affiche une diminution notable, enregistrant une baisse d’environ 164 000 tonnes par rapport à l’année précédente. Cette chute survient alors que la période de commercialisation du blé touche à sa fin.
Ahmad Hilal al-Khalaf, chef du bureau de commercialisation à l’Union générale des agriculteurs, a annoncé le jeudi 4 juillet que le volume total de blé commercialisé jusqu’à présent dépasse les 616 000 tonnes. Il a précisé que les opérations de commercialisation pour la saison en cours se termineront dans dix jours.
Al-Khalaf prévoit que la quantité totale de blé commercialisé cette saison ne devrait pas dépasser les 680 000 tonnes, bien en deçà des 720 000 tonnes reçues par la General Grain Corporation et des 60 000 tonnes par la General Organization For Seed Multiplication la saison dernière.
Il a également noté une amélioration dans la commercialisation du blé de la province d’al-Hasakah cette année, attribuée à un prix d’achat plus attractif fixé par le gouvernement, surpassant celui proposé par « l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est » (AANES).
Pour la saison en cours, le gouvernement a réceptionné 170 000 tonnes de blé de la province d’Alep, faisant de cette région la plus productive, suivie par al-Hassakeh avec environ 116 000 tonnes, et Hama avec environ 107 000 tonnes. Les autres contributions incluent environ 50 000 tonnes de Homs, 20 000 tonnes de la campagne de Damas, 7 000 tonnes d’As-Soueïda, 2 000 tonnes de Lattaquié et 5 900 tonnes de Tartous.
Le prix d’achat du blé pour la campagne actuelle a été fixé à 5 500 livres syriennes par kilogramme (0,36 USD) par le gouvernement. Ce tarif a suscité des critiques de la part des agriculteurs, qui le jugent insuffisant pour couvrir les coûts de production et les dépenses opérationnelles telles que le labourage, les salaires, les machines et les engrais.
Depuis plusieurs années, le gouvernement syrien se procure du blé auprès de la Russie par divers moyens, notamment des accords bilatéraux souvent non divulgués en détail, des appels d’offres par la General Grain Corporation en Syrie, ou encore par des envois qualifiés d’aide. Par ailleurs, des responsables ukrainiens et des agences de presse ont accusé la Russie de « voler » du blé ukrainien, dont une partie est ensuite expédiée en Syrie, des allégations que le gouvernement syrien dément.
Le blé demeure une culture stratégique essentielle en Syrie. Entre 1990 et 2010, la production moyenne dépassait les quatre millions de tonnes. En 2006, la Syrie a atteint un record de production avec 4,9 millions de tonnes, selon le Bureau central des statistiques, couvrant une consommation locale moyenne de 2,5 millions de tonnes et générant un excédent de 1,2 à 1,5 million de tonnes destiné à l’exportation.