Les autorités de Gibraltar et la marine britannique ont arrêté un pétrolier soupçonné de transporter du pétrole brut iranien vers la Syrie, en dépit des sanctions de l’Union européenne qui visent Damas.
Le pétrolier « Grace 1 », qui peut contenir 2 millions de barils de pétrole brut, est maintenant ancré près de Gibraltar, un territoire britannique au sud de l’Espagne qui contrôle le détroit entre la mer Méditerranée et l’océan Atlantique. Le navire est immatriculé au Panama.
Le gouvernement de Gibraltar a déclaré avoir des motifs valables de croire que le navire « Grace 1 » transportait du pétrole brut iranien vers la raffinerie de Baniyas, en Syrie.
« Nous avons immobilisé le navire et sa cargaison », a déclaré Fabian Picardo, ministre en chef de Gibraltar. « Nous avons des raisons de croire que le Grace 1 transportait son pétrole brut vers la raffinerie de Baniyas, en Syrie. Cette raffinerie est la propriété d’une entité qui fait l’objet de sanctions de l’Union européenne contre la Syrie ».
Selon la BBC, une équipe de 30 marins, du Commando 42, avait été envoyée du Royaume-Uni vers Gibraltar pour aider à la saisie du pétrolier, à la demande du gouvernement de Gibraltar.
La raffinerie de Baniyas, ville portuaire syrienne au nord de Tartous, est une filiale de la « General Corporation for Refining and Distribution of Petroleum Products », une branche du ministère syrien du Pétrole. L’Union Européenne considère que cette structure apporte un soutien financier au gouvernement syrien qui subit des fortes sanctions depuis le début du conflit en 2011. La raffinerie est soumise à des sanctions de l’Union européenne depuis 2014. Cinq oléoducs sous-marins transportant du pétrole brut ont par ailleurs été sabotés au large de la raffinerie de Baniyas le 23 juin, sans qu’aucun groupe n’en ait revendiqué la responsabilité.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur du Royaume-Uni en Iran, Nicolas Hopton, pour ce qu’il a qualifié de « saisie illégale » d’un pétrolier transportant du pétrole brut iranien pour la Syrie, a rapporté la télévision publique iranienne, citant Abbas Mousavi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Les autorités syriennes n’ont pas encore commenté les événements.