DP World, l’un des principaux acteurs du commerce mondial, a mis en place un corridor terrestre de transport commercial de 2 500 km de long entre le port de Jebel Ali, à Dubaï, et le poste-frontière de Nassib-Jaber entre la Jordanie et la Syrie.
DP World, acteur majeur de la logistique et troisième exploitant portuaire mondial (filiale de Dubai World, la société d’investissement contrôlée par le gouvernement de l’émirat de Dubaï) affirme dans un communiqué avoir mis en place un corridor logistique de transport commercial entre le port de Jebel Ali, à Dubaï, et le poste-frontière de Nassib-Jaber entre la Jordanie et la Syrie et que ce nouveau passage fait l’objet d’une étroite collaboration entre les autorités douanières et les prestataires logistiques des Émirats arabes unis, d’Arabie saoudite, de Jordanie, de Syrie et du Liban pour acheminer plus efficacement les marchandises vers la Syrie et le Liban.
Cette annonce intervient après la réouverture du poste-frontière de Nassib en Syrie le 15 octobre 2018, après trois ans de fermeture. Le poste-frontière – appelé Nassib du côté syrien et Jaber côté jordanien – était fermé depuis 2015 sur décision d’Amman suite à la conquête et au pillage de la zone franche et du terminal douanier par les groupes rebelles syriens.
Les Emirats Arabes Unis ont rouvert leur ambassade à Damas le jeudi 27 décembre, signe du dégel des relations entre le gouvernement syrien et les pays du Golfe après des années d’isolement diplomatique.
Le point de passage de Nassib-Jaber était autrefois l’un des axes les plus fréquentés sur la route internationale entre Damas et Amman et était le principal point de passage pour les exportations syriennes vers la Jordanie et les pays du Golfe.
La fermeture de la frontière a eu de profondes répercussions sur le commerce au Moyen-Orient, en particulier pour le Liban, qui dépend de la Syrie pour ses liaisons terrestres.
DP World indique que le premier convoi de trois camions immatriculés à Dubaï a fait le voyage en six jours, ce qui constitue une réduction significative par rapport aux 24 jours qu’il fallait en moyenne pour terminer le voyage avant la réouverture de la frontière.
« Le point de passage de Nassib est la bouée de sauvetage de l’économie jordanienne, puisque 70 % de ses importations et exportations transitent par la Syrie dans des conditions normales » a déclaré DP World.
La fermeture de la frontière en 2015 a porté un dur coup à l’économie jordanienne, la perte pour le seul secteur de la logistique et des transports de la Jordanie étant estimée à environ un demi-milliard de dollars américains.
Les entreprises jordaniennes préfèrent également la voie terrestre puisque l’exportation de marchandises par le passage de Nassib est trois fois moins chère que l’exportation par voie maritime via le Golfe d’Aqaba.
« Relier le Liban à cette route de la chaîne d’approvisionnement était très important parce que son commerce avec la région du Golfe avait souffert des bouleversements régionaux au cours des dernières années ». Les exportations libanaises vers les marchés du Golfe avaient en effet diminué de moitié depuis la fermeture du point de passage de Nassib.