Les forces rebelles/djihadistes ont lancé une offensive d’envergure contre l’armée syrienne à l’ouest de la province d’Alep, marquant la première grande flambée des hostilités depuis plus de quatre ans entre les deux camps. Sous le nom de « Dissuasion de l’Agression », les factions d’opposition emmenées par le groupe djihadiste Hay’at Tahrir al Cham, ont mené une série d’attaques qui ont bouleversé les lignes de front établies depuis 2020.
Malgré le déploiement de renforts massifs par le gouvernement syrien, les groupes rebelles ont pris le contrôle de points stratégiques tels que l’autoroute M5 et la ville de Saraqib, menaçant ainsi l’intégrité des gains militaires obtenus par l’armée syrienne et ses alliés lors des offensives passées. Les combats ont provoqué un exode civil dans les quartiers d’Alep, accentuant une crise humanitaire déjà critique.
Cette attaque surprise marque la première confrontation significative entre rebelles et forces gouvernementales depuis mars 2020, date à laquelle la Russie et la Turquie avaient négocié un cessez-le-feu.
27/11 : Annonce de l’opération « Dissuasion de l’Agression »
Les factions d’opposition dans la province d’Idlib ont déclaré des actions militaires sous le nom de « Dissuasion de l’Agression ». Hassan Abdoul Ghani, porte-parole au sein de la salle d’opérations al-Fath al-Moubin, a expliqué que cette action visait « à réagir aux bombardements du régime et à faciliter le retour des déplacés dans leurs villages ».
28/11 : Renforts de l’armée syrienne et avancée des groupes rebelles/djihadistes
Face à l’offensive, l’armée syrienne a mobilisé la 4ème division, la 25ème division (Forces Spéciales) et la 11ème division, envoyant armes lourdes, véhicules blindés et centaines de soldats sur les lignes de front à Alep et Idlib. Malgré cela, les groupes rebelles composés essentiellement par la force djihadiste Hay’at Tahrir al Cham, ont pris le contrôle de points stratégiques comme l’autoroute internationale Damas-Alep (M5) près de la ville d’Al-Zarbah, et l’intersection des autoroutes M4 et M5 à proximité de Saraqeb.
29/11 : Intensification des affrontements et bilan des pertes
Les combats se sont intensifiés, suscitant la panique parmi les civils dans des quartiers densément peuplés de la ville d’Alep. Les zones proches des combats, telles qu’Halab Al-Jadidah, Al-Farqan et Al-Hamdaniyah, ont vu un exode massif vers des zones plus sûres. Des tirs de roquettes des rebelles ont frappé une résidence universitaire à Al-Hamdaniyah, tuant quatre étudiants.
Les factions rebelles ont pris le contrôle de 20 villages et positions dans les campagnes d’Idlib et d’Alep, ainsi que de cinq quartiers de la ville d’Alep. Ces derniers sont les premiers à tomber aux mains des rebelles depuis 2016.
Au troisième jour des affrontements, le bilan s’élève à 255 morts, dont 144 rebelles, 87 combattants gouvernementaux, et 24 civils (incluant des victimes de frappes russes et des tirs rebelles). [Selon l’OSDH, bilan arrêté au 29 novembre 2024]
Rôle de la Turquie
La Turquie chercherait à utiliser ces affrontements pour faire pression sur le gouvernement syrien dans le cadre de négociations visant à normaliser les relations entre Ankara et Damas.