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Nasrallah : place au champ de bataille en Syrie

« Nous avons avorté des attaques dans la Banlieue-Sud et les takfiristes s’efforcent toujours de détruire le Liban »

Sayed Hassan Nasrallah a assuré qu’il n’y « avait d’autre choix » que d’organiser des élections présidentielles et législatives et que quand le Courant du Futur aura décidé d’élire le général Michel Aoun, « nous pourrons nous entendre avec nos alliés », insistant sur le fait que le gouvernement ne devait pas tomber. Quant à la Syrie, il a considéré qu’il n’y avait aucun horizon pour une solution politique et que la « parole décisive était au champ de bataille ».

Le Secrétaire général du Hezbollah a insisté sur la nécessité de tenir des élections présidentielles et législatives et « qu’aucune autre option se présente devant nous », indiquant que « le nœud du problème ne résidait pas chez nos alliés mais chez le courant du Futur ».
Quand le Futur prendra la décision de venir au Parlement et d’élire le général Michel Aoun à la présidence de la république, nous pourrons nous entendre avec nos alliés.
Il a rappelé qu’il y avait aujourd’hui « une opportunité avec la présence de deux candidats à la présidence émanant du 8 Mars, et qu’il ne fallait pas perdre cette occasion en retirant la candidature du ministre Sleiman Franjieh ». Il a également fait état « d’une promesse que la séance de l’Assemblée du 28 septembre prochain voit l’élection d’un président. Ce n’est pas très clair si cela aura vraiment lieu, et les choses se clarifieront dans les prochains jours ».
Nasrallah a assuré lors de son entrevue annuelle avec les lecteurs d’Al-Aazaa, à la veille du mois de Mouharram que le « gouvernement ne devait pas tomber et qu’il était nécessaire qu’il se remette au travail en vue d’un dialogue en interne, tout en observant les besoins de nos alliés ».
Il a insisté sur le fait que les Libanais « ne supportent pas que la sécurité et la stabilité actuelle soient mises à mal. Nous devons veiller à la sécurité du pays et à sa stabilité car c’est la seule option ».
Nasrallah a répété qu’en Syrie « nous défendons notre existence à tous et tout le monde le sait », assurant que « ce qui a été accompli jusqu’à présent est considérable. Nous avons repoussé et éloigné le péril, même si ce n’est pas encore fini, d’autant que les groupes takfiristes continuent de bénéficier d’un soutien saoudien, qatari, turc, américain et français ». Il a révélé que « les terroristes ont tenté lors du mois de Ramadan d’exécuter des opérations dans la Banlieue-Sud mais ils ont échoué. Ils vont continuer à essayer, et, si Dieu le veut, ils échoueront encore ». Il a assuré que la menace militaire des groupes takfiristes « s’est grandement éloignée du Liban. Les rebelles takfiristes sont aujourd’hui assiégés dans la chaîne orientale », faisant état d’un « débat autour d’une opération contre ceux-là au début du printemps dernier, mais il s’est terminé avec la conclusion que la priorité revenait à d’autres régions ».

Quant au dossier syrien, Nasrallah a considéré qu’il n’y avait « aucun horizon pour une solution politique. La parole décisive revient au champ de bataille », attirant l’attention sur le fait que « la situation devenait de plus en plus complexe, notamment avec la tension américano-russe et la défiance entre les deux parties », réitérant qu’il « n’y avait pas en Syrie d’opposition modérée. Elle est soit avec Al-Nosra, soit avec Daech », indiquant que ces classifications et « la tolérance à leur égard dans le dossier syrien avaient presque anéanti l’Irak, sans intervention directe des Iraniens et sans la fatwa du Sayed Al-Sistani appelant au jihad ». Il a insisté sur le fait que « l’espoir était grand d’éradiquer militairement Daech en Irak. Mais demeure le risque des attentats ».

Le Secrétaire général du Hezbollah a insisté sur le fait que « la région était aujourd’hui confrontée à une phase existentielle. L’Arabie Saoudite poursuit au summum le conflit, tente avec les Etats-Unis, et le Royaume-Uni de transformer le conflit en problème confessionnel. Mais il est purement politique et il le restera ». Il a rendu hommage à la Conférence mondiale des oulémas musulmans qui s’est tenue à Grozny le 25 août dernier, qui a fait porter au wahhabisme la responsabilité de l’atteinte à l’image de l’islam, indiquant qu’on était maintenant « conscients de ce qu’il se passe et que la bataille n’est pas avec les sunnites, mais avec le wahhabisme, à qui on a laissé la porte grande ouverte, avec le consentement américain et britannique pour ériger des universités, des écoles et des mosquées ».
Il a ajouté : « le wahhabite est pire que l’Israélien, notamment parce qu’il veut anéantir l’autre, le supprimer, effacer tout lien avec l’islam et son histoire. Ce projet continue depuis 2011, ce n’est pas une question de sunnites et de chiites. Et le rôle des services de renseignements est clair dans tout cela ». Il a estimé que « nous devons transformer cette menace en opportunité pour assiéger le wahhabisme et le frapper ». Il s’en est également pris à « l’inféodation britannique, plus dangereux encore que le wahhabisme et le sionisme », qualifiant ceux qui apparaissent sur les chaînes de télévisions pour user d’un langage confessionnel de « collaborateurs des services de renseignements pour détruire la religion. Tous ceux qui les soutiennent sont de lâches collabos, ceux qui les prennent en considération ou qui se taisent devant leur égarement sont des conspirateurs ».
Nasrallah a d’autre part insisté que le fait qu’Israël était dissuadé depuis sa défaite de juillet 2006 au Liban, mais il a mis en garde sur le fait qu’il « profitera de toute occasion pour lancer une guerre contre nous. Les circonstances actuelles sont propices pour une couverture et un financement arabes, sans oublier que l’ennemi takfiriste travaille à leur service ». Mais « la raison pour laquelle Israël est dissuadé de lancer une guerre est qu’il n’est pas sûr de la remporter ».

Cet article a été traduit et édité par Syria Intelligence (Al-Akhbar, par Wafiq Qanso, le 27 sept. 2016)

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