Le 3 octobre, l’Autorité syrienne de l’immigration et des passeports a annoncé que près de 200 000 citoyens syriens ont regagné la Syrie, accompagnés de 72 000 Libanais, en raison de l’agression israélienne contre le Liban.
Selon des informations rapportées par le quotidien syrien Al-Watan, une source officielle a précisé que le nombre total de Syriens ayant traversé la frontière s’élève à environ 197 000, dont 15 000 personnes pour la seule journée du 2 octobre. Parallèlement, environ 72 000 Libanais ont également rejoint la Syrie, avec 6 000 d’entre eux ayant franchi la frontière dans les dernières 24 heures.
Le Premier ministre syrien, Mohammad Ghazi al-Jalali, a affirmé que son gouvernement, sous l’impulsion du président Bachar al-Assad, a mis en place des mesures exceptionnelles pour soutenir les Libanais déplacés. Les procédures d’accueil ont été assouplies afin de répondre rapidement à leurs besoins essentiels et d’assurer un suivi dans leurs lieux d’accueil temporaires.
Le Liban est durement frappé par l’agression en cours, avec 1,2 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays, selon l’Agence nationale libanaise de l’information. Du 23 au 30 septembre, la Sûreté générale libanaise a quant à elle enregistré la traversée de 234 023 syriens et 76 269 libanais vers la Syrie. Ces réfugiés se sont dispersés dans diverses régions, trouvant abri chez des proches, dans des hôtels, ou dans des logements temporaires. Certains ont également quitté le pays en avion ou en passant par la Syrie.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué que 60 % des personnes déplacées vers la Syrie sont des enfants, soulignant l’ampleur de cette crise humanitaire. Les Nations Unies continuent de fournir une aide d’urgence, notamment en distribuant nourriture et eau, et en installant des abris temporaires pour les rapatriés.
Le long de la frontière libano-syrienne, les flux de civils fuyant les bombardements israéliens sont incessants. Si certains déplacés passent par la Syrie pour rejoindre d’autres destinations comme l’Irak, la Jordanie ou les États du Golfe, d’autres restent sur place. Le Liban, relié à la Syrie par six points de passage terrestres, est le seul voisin de la Syrie à part les territoires palestiniens occupés, où la situation est tout aussi explosive et où aucun point de passage n’est ouvert.
Le nombre de personnes déplacées ne cesse d’augmenter, à mesure que les frappes israéliennes s’intensifient dans le Sud-Liban, la banlieue sud de Beyrouth et d’autres régions du pays. Une vague encore plus importante de déplacements est anticipée avec le début de l’invasion terrestre du Sud-Liban par Israël.
Les bombardements israéliens ont causé la mort de 1 928 personnes et fait 9 290 blessés, d’après les dernières estimations de l’Agence nationale libanaise de l’information. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a recensé la mort de 151 réfugiés syriens, dont 29 femmes et 43 enfants, victimes des frappes israéliennes qui ont particulièrement visé des zones abritant des réfugiés.